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Blogue notes de David Gerbaudi
21 janvier 2016

APRÈS LE 13 NOVEMBRE : LA RÉPUBLIQUE URGENCE !!!

 

 

republique

TEXTE DEJA PARU DANS UFAL-INFO 63 de décembre 2015

 

Le 7 janvier 2015, nous savons tous ce que nous faisions lorsque les « agents de Daesh » ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Les dessinateurs et journalistes talentueux venaient de mourir pour avoir utilisé et défendu le droit à la liberté d’expression, le droit au blasphème. Les représentants des forces de l’ordre et les personnes de confession juive étaient également dans la ligne de mire des « agents
de Daesh ».

 

La liberté d’expression, le droit au blasphème, la sûreté et la liberté de croire ou de ne pas croire, autant de libertés garanties par la République laïque que Daesh veut mettre à genou, au nom d’un retour à un islam rigoriste, le sala-  sme. Le Califat n’est apparemment pas compatible avec la liberté, la culture et l’émancipation.

LA CULTURE MOYEN D’ÉMANCIPATION

La culture – au sens « je me cultive  »  – implique un processus de transformation, d’évolution, de perfectionnement des Hommes. Un processus qui rend l’Homme capable de remettre en cause des vérités révélées, ou des arguments qui auront l’apparence de la vérité mais seront faux (les autodidactes et les philosophes parlerons de sophisme). Dans son Dictionnaire amoureux de la laïcité, Henri Pena-Ruiz présente la notion de culture dynamique. Cette caractéristique dynamique de la culture est en contradiction avec l’utilisation qu’en font certaines féministes et une partie de la gauche, à savoir une soumission à la tradition. S o u v e n o n s - n o u s de cet appel contre «  l’islamophobie » le 6 mars 2015. Une certaine gauche avait réa rmé ses positions communautaristes et différentialistes. Les communautaristes font de la différence une singularité indépassable et constitutive de droit. Il s’agit d’une fragmentation de l’humanité et de la société, et donc de la  n de l’égalité des citoyens devant la loi. Une société divisée en communautés pourrait donc être quali ée de raciste. Les organisations antiracistes qui développent cette thèse n’auraient jamais supprimé l’apartheid en Afrique du Sud. Mais, revenons à cette terrible nuit du vendredi 13 novembre ou plutôt à la manière dont les autorités ont réagi face à la terreur.

L’ÉMOTION A SUPPLANTÉ LA RAISON

La manière dont les autorités ont réagi laisse songeur. La République a-t-elle été à la hauteur ? Si, l’on met en parallèle ce que nous venons d’examiner avec la notion de culture, force est de constater que l’émotion a supplanté la raison avec pour conséquence que les libertés sont aujourd’hui menacées par un état d’urgence permanent. Bien évidemment, il est essentiel de lutter contre la barbarie, contre Daesh. Mais pouvons-nous décemment concevoir que les libertés soient menacées, même s’il s’agit de les défendre? L’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen stipule : « Le but de toute association politique est la conservation naturelle et imprescriptible de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » Le droit à la sûreté n’est pas un droit prééminent sur le droit à la liberté. Le débat sur un « patriot act » à la française amorçé lors des attentats de Charlie Hebdo refait surface. Aujourd’hui, on envisage même un état d’urgence permanent. Il est curieux que le Gouvernement fran- çais décide de copier un modèle sécuritaire américain que les Etats-Unis eux-mêmes remettent désormais en cause. Il est tout de même inacceptable d’entendre, de la part du Président de la République, que désormais les polices municipales pourront être équipées d’armes du stock de la police nationale. Il ne devait y avoir qu’une police d’essence civile pour assurer la sûreté des citoyens. En matière de police, ce qu’il conviendrait de faire, ce n’est pas d’armer des polices municipales dirigées par des élus locaux, mais bien de renforcer le dispositif de police en mobilisant davantage d’agents sur le terrain. Il est urgent de redéployer des policiers sur l’ensemble du territoire, non pas pour faire de l’a chage, mais pour  abiliser le travail de renseignement. Par ailleurs, il n’est pas raisonnable de concevoir la police républicaine uniquement comme un instrument de répression : la prévention de la délinquance doit être remise à l’ordre du jour. Nicolas Sarkosy, ne l’oublions pas, fût Ministre de l’Intérieur. L’une des premières mesures prise a été de supprimer la police de proximité, sous prétexte que les policiers ne devaient pas jouer au foot avec les jeunes, en oubliant tout le travail de prévention réalisé sur le terrain. En n, nous pouvons mesurer les limites de la loi sur le renseignement qui ne permettra jamais de remplacer le travail des agents des renseignements généraux immergés dans la population. La loi sur le renseignement est liberticide pour les syndicalistes, mais ne semble pas bien adaptée pour débusquer les terroristes, même avec des fiches S .Que fais la police ? Elle n’a plus de moyens ! Il n’est pas décemment envisageable de restreindre nos libertés au moment où Daesh veut les réduire à néant, ou alors nous pouvons mettre notre drapeau dans notre poche.

DE L’ÉMOTION, LE DRAPEAU TRICOLORE... ET L’APPEL À LA GUERRE ?

Le temps du silence (c’est à chacun d’en évaluer la durée) a son importance. Il permet d’évacuer le débordement d’émotions et de retrouver toute la lucidité. Et, la lucidité nous est indispensable pour être en mesure de tenir des propos qui font appel à la raison. Jean Jaurès disait « le courage c’est de chercher la vérité et de la dire ». Pour trouver la vérité, encore faut-il être en capacité d’avoir un minimum de discernement. Les dispositions prises par la France suite aux attentats sont, me semble-til, de nature à soumettre les citoyens à l’émotion. La précipitation du vote de l’état d’urgence, la cérémonie aux Invalides mais surtout le retour des symboles républicains, la marseillaise et le drapeau. Le brandissement du drapeau tricolore est d’ailleurs à l’origine d’un débat très intéressant à gauche lorsque l’on connaît la suspicion de nationalisme qu’il déclenche pour certains qui préfèrent, et de loin, le drapeau rouge. J’ai initié et alimenté ce débat pendant quelques jours pour la simple raison que cela me semblait plus utile que d’accrocher ce drapeau à ma fenêtre sur commande, d’autant plus avec des « camarades » de la CGT qui, je le sais, arborent plus facilement le drapeau rouge que le drapeau tricolore. J’ai défendu la thèse de la réappropriation du drapeau tricolore par la gauche, drapeau que le Front National s’est accaparé depuis trop longtemps. Le drapeau tricolore symbolise tout de même le modèle républicain que le peuple a imposé au roi. Le bleu et le rouge, couleurs de Paris, encadrent le blanc, couleur du roi ! Il est également très important de défendre le drapeau lorsque l’on est paci que. Car comment ne pas voir que derrière l’appel à mettre le drapeau à la fenêtre se cache l’appel «   sous le drapeau ». Ainsi, lorsque l’appel à la guerre sera lancé, nous pourrons dire que les valeurs du drapeau ne sont pas la guerre mais la paix, la liberté, l’égalité et la fraternité. L’UFAL considère que le meilleur rempart contre le terrorisme, c’est une République d’urgence!!!!

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