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Blogue notes de David Gerbaudi
15 mars 2012

La crise Argentine de 2001( deuxième partie)

 Mais une dette peut elle être souveraine si les choix économiques du pays ne le sont pas ?

Du fait que 1 peso = 1 dollar l'économie argentine est dépendante de la monnaie et de l'économie américaine. Tout le temps que le dollar sera dévalué, cela favorisera les exportations et donc l'économie argentine. Mais en 1998, une brutale remontée du dollar met en difficulté tout l'édifice. Le prix des exportations argentines perd de la compétitivité et les exportations vont alors se réduire, notamment avec l'Europe qui représente 20% de ses échanges extérieurs. Par ailleurs, le Brésil principal client de l'argentine (30% des exportations vont vers le brésil), connaît une stagnation puis une dévaluation du Réal Brésilien.

En 1999 le président Rua succède à Carlos Menen alors que le pays est proche de la récession. Les finances de l'argentine sont en ruine et sur les 37 millions d'habitants, plus de 20 millions vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Au cours de l'année 1999, la dette argentine augmente de 12 milliards de dollar et le pays était celui dont la dette à l'égard des marchés financiers a le plus augmenté (plus des trois quart de sa dette étaient dûs aux marchés financiers).

Mais cette politique d'emprunt sur les marchés financiers, « n'a pas payé ». Le pays à donc signé un accord sur avec le FMI, un prêt de 7,1 milliards en échange duquel elle a dû réduire son déficit budgétaire de 7,1 à 4,1 milliard par an.

En 1999 la banque mondiale est elle aussi sollicitée à la fin de 1999, l'Argentine a émis des obligations en 6 tranches de 250 millions de dollars, couvertes par la banque mondiale.

En 2001 Domingo Cavallo, l'artisan du « miracle des années 1990 est rappelé comme ministre des finances. Il obtient du parlement des pouvoirs spéciaux et fait passer le 30juillet 2001 la loi du déficit zéro. Dans le même temps, les traitements des fonctionnaires et certaines pensions, de retraites sont réduites de 13% et le retrait bancaire est limité à 250 pesos par semaine. Fin 2001 le FMI refuse le transfert de 1, 6 milliard de dollars.

L'Argentine n'est plus le bonne élève du FMI

Le peuple a décidé de sortir de sa torpeur et met le FMI dehors. La culture de lutte et de résistance des argentins réapparaissent. Les PME qui ne font plus d'investissement et licencient les ouvriers, sont reprises par ses derniers. Deux cents sociétés en faillite sont récupérées par les travailleurs qui les exploitent sous forme de coopératives gérées démocratiquement. Les ouvriers et les citoyens reprennent le pays en main. Les monnaies locales se développent et sont acceptées dans de nombreux commerces.

Les recettes du FMI ont échouée en Argentine, elles échoueront en Europe.

Les recettes que le FMI utilise en Europe sont les mêmes vieilles recettes qui ont échoué en Argentine. Les manifestations massives de la population grecque sont comparables à la révolte des argentins qui n'ont pas défilé derrière une banderole d'un parti ou d'un syndicat discrédités aux yeux de la population. Les politiques et les syndicats avaient trahi le peuple et les travailleurs.

Que la crise Argentine nous aide à comprendre les enjeux de la période actuelle.

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